Page 11 - Programme du Festival du court métrage 2015

FESTIVAL DU COURT MÉTRAGE
DE CLERMONT-FERRAND - 2015
1895-2015 : le cinéma a 120 ans.
Comme nous l’écrivions en 1980, si le court métrage est le début du cinéma (voir les premiers films des frères Lumière), il en est aussi son avenir.
Qui pourrait nous démentir aujourd’hui ? Quand, le 4 août 1981, nous avons créé l’association Sauve qui peut le court métrage, nous avions deux objectifs principaux : - la défense du court métrage qui, à l’époque, était devenu quasiment invisible ; - sa promotion comme œuvre à part entière, comme objet constitutif d’une véritable cinématographie.
Que de chemin parcouru depuis !
Si ces deux objectifs demeurent toujours d’actualité, les circonstances sont radicalement différentes. Car au fil du temps, une dynamique s’est créée, des réseaux se sont tissés, de nombreux organismes nationaux sont intervenus directement dans les processus de soutien au court. De ce point de vue, notre CNC a longtemps donné l’exemple. En France, est née l’Agence du Court Métrage dont l’annonce de la création a été faite à Clermont-Ferrand lors du Festival 1983. Dans le monde entier, de nombreuses manifestations consacrées au court sont apparues et beaucoup d’entre elles viennent faire leur marché à Clermont. Il en est de même pour les chaines de télévision comme notre fidèle partenaire Canal+, des distributeurs et diffuseurs en tous genres, des réalisateurs, des producteurs... Bref, toute une profession qui assume son rôle et qui surtout ne réduit pas le court métrage à un simple banc d’essai. Tout cela malgré l’ignorance, voire le mépris de certains historiens du cinéma, d’une partie non négligeable de la critique, sans oublier quelques précieux ridicules contemporains qui nous ont fait dernièrement les honneurs de leur incompétence dans la presse. Malheureusement aujourd’hui certains organismes donnent l’impression de se désintéresser de ce genre
Jean-Claude Saurel,
Président, et l’équipe de Sauve qui peut le court métrage
cinématographique dont la richesse, le pluralisme
et la capacité permanente à se renouveler sont reconnues par une large majorité des professionnels et suscitent
un intérêt grandissant de la part d’un public très diversifié. Dans un contexte économique particulièrement morose
et qui va probablement s’aggraver, le réflexe traditionnel (quasiment pavlovien) d’attribuer le mauvais rôle
de variable d’ajustement aux formes de culture
que nous défendons est en train de refaire surface.
Par ailleurs, les imprécisions sur la mise en œuvre de
la réforme territoriale ne sont pas de nature à nous rassurer. Par exemple, que deviendront tous les dispositifs régionaux d’éducation à l’image ou d’accueil de tournages ?
En effet, l’ensemble de nos actions sont mutualisées, générant ainsi d’importantes économies d’échelle.
Le déplacement ou la disparition de l’une d’elles fragiliserait l’équilibre économique de notre association qui est déjà dans une situation de sous-financement chronique,
freinant certains projets qui nous tiennent à cœur.
Malgré tout et comme tous les ans, nous avons jeté
toutes nos forces dans la préparation de cette 37e édition en espérant que vous allez passer une semaine exaltante
au rythme d’un peloton de cyclotouristes découvrant
les chemins buissonniers de ce genre cinématographique toujours aussi vivace et surprenant.
Mercredi 7 janvier, à l’heure où nous bouclons ce catalogue, douze personnes ont trouvé la mort
dans les locaux de Charlie Hebdo.
Sauvagement assassinées pour avoir trop ri, trop dessiné, trop écrit. Assassinées parce qu’elles étaient libres.
Ici, nous rendons hommage à ces hommes et femme épris de liberté et d’amour. La liberté d’expression est une valeur que nous avons toujours défendue
et c’est la raison d’être de notre travail.
Cette liberté doit, plus que jamais, rester intouchable.
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