Page 27 - Programme du Festival du court métrage 2015
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lA Jetée
6 plAce michel-de-l’hospitAl
est sur réservAtion :
g.bollon@clermont-filmfest.com
r e n c 6t r e s
Jeudi 5 Février 2015 – 14h Attention cette séAnce
en collAborAtion Avec l’émission de rAdio FrAnce internAtionAl “lA mArche du monde” présentée pAr vAlérie nivelon.
A écouter sur rFi.Fr
04 73 14 73 11
Première œuvre marquante du cinéma libéré, le film La Libération de Paris fut réalisé à l’initiative du Comité de Libération du Cinéma Français (CLCF), groupement de résistance cinématographique composé majoritairement de sympathisants et militants communistes. Du 19 au 26 août, les cameramen quadrillèrent la capitale pour couvrir les temps forts de sa libération. L’écrivain et scénariste Pierre Bost écrivit le commentaire, lu par l’acteur Pierre Blanchar. Les opérateurs filmèrent avec talent le Paris insurrectionnel, hérissé de barricades. Leur travail fut facilité par les Parisiens qui se prêtaient au jeu de la caméra, participant dans la joie à la coproduction de cet événement à forte charge symbolique orchestré par le commandement des FFI. Si le film du CLCF réduit les soldats de la France libre à la fonc- tion de supplétifs, il rend un hommage appuyé au général de Gaulle, témoignant d’un court moment de grâce entre tous les acteurs de la libération.
Projeté dans la capitale dès le 29 août 1944, le documentaire reçut un accueil enthousiaste et fit une tournée triomphale en province, en
on
Journal
de la résistance :
la libération de Paris
Grande-Bretagne, aux États-Unis. Témoignage sur la bataille de Paris, il symbolisait aussi l’insurrection des milieux du cinéma. “La Libération de la France aura été, presque avant tout, pourrait-on dire, la libération du Cinéma français” note en 1945 le critique Merry Bromberger, “les appareils de prise de vues sortirent dans les rues de la capitale, en même temps que les premières mitraillettes. Elles allaient tourner cet admirable film de la libération de Paris au fur et à mesure que s’en improvisaient les séquences”. Cet accueil unanime permit au CLCF d’asseoir sa légitimité dans le monde du cinéma, d’en revendiquer le contrôle et de prendre pour un temps la direction des actualités filmées.
Ce film matriciel, dont les images n’ont cessé d’être recyclées, contribua à fixer un imaginaire de l’insurrection parisienne. Dans sa double dimension de document et de monument, le documentaire révèle à la fois les combats pour la libération de la capitale et l’événement politico-symbolique dans lequel il s’inscrit.
La projection sera suivie d’une conférence de Sylvie Lindeperg
Historienne, membre de l’Institut universitaire de France, professeur à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne où elle dirige le CERHEC. Elle est notamment l’auteur de Clio de 5 à 7 (2000), Nuit et Brouillard. Un film dans l’histoire (2007), Univers concentrationnaire et génocideavecAnnette Wieviorka (2008), D’Arusha à Arusha avec Thierry Cruvelier et Christophe Gargot (2011), La Voie des images (2013), Les Ecrans de l’ombre (1997 et 2014). S. Lindeperg a également codirigé Théâtres de la mémoire, Les his- toires de René Allio, Paysages et mémoire ; elle est co-auteur de plusieurs réalisations multimédia et du film de Jean-Louis Comolli Face aux fantômes.
France / 1944 / Documentaire / 30’
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Août 1944, la libération de la capitale est filmée par nombreux opérateurs issus de la Résistance. Combats de rue, véhicules en feu, barricades, arrestations, défilé de la victoire... Tableau d’un Paris insurgé. Des images qui feront le tour du monde.
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n Supervision : André Zwobada. n Production : Comité de Libération du Cinéma Français.
n Contact copie : copie restaurée par le CNC
n Ayant droit : INA.
n Image : Gilbert Larriaga, Albert Mahuzier, René Persin, Robert Batton, Marcel Grignon, Pierre Léandri, Raymond Méjat, Robert Petiot, François Delalande, Joseph Krzypow, Gaston Madru, Yves Naintré, Georges Barrois, Louis Félix. n Son : René Rora, André Caillat. n Montage : Suzanne Troye, Roger Mercanton. n Commentaire : Pierre Bost. n Voix : Pierre Blanchar.
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Court d’Histoire